Un vent de folie souffle [Libre]

Un chêne majestueux trônait à l'orée de la forêt. Et là perché sur l'extrémité d'une haute branche, un jeune homme à la crinière satinée était assis en amazone, un sourire éclatant illuminait son beau visage. Il était vêtu d'une longue cape sombre affublée de plusieurs attaches d'or, qu'il nouait avec élégance. Ses deux yeux bleus brillaient dans les ténèbres, une atmosphère féerique émanait de ses prunelles. D'une belle sacoche, qu'il portait en carquois, il extirpa un harmonica, flambant neuf. Son sourire se refléta sur le métal criard.

Il l'avait acquis pendant les vacances, lors de son voyage dans l'est de l'Europe, à un prix exorbitant. Il s'en rappelait très bien.
Il serpentait difficilement entre les tables d'un gigantesque marché recouvert de neige. Chase atteignit avec difficulté une table basse où un jeune homme vendait un choix éclectique d'instruments de musique. Guitares, violons, contrebasses et flûtes étaient entreposés dans un capharnaüm monstrueux. Chase s'approcha et, après avoir discuté longuement de musique, de chanteur et de concert, il acheta une guitare. Quand il partit cependant, le jeune marchand le rattrapa et lui proposa un bel harmonica qui d'après lui pouvait charmer les animaux. Malgré les réticences de sa mère à l'acheter, il réussit à la convaincre.

Et aujourd'hui, il jouait son premier concert. Offrant à la nature un bal nocturne, célébrant le début de l'année. Il porta l'harmonica à ses lèvres et émit plusieurs sons. Puis de ses sons diffus et métallins, de cette confusion, naquît une mélodie, plutôt joyeuse légèrement teinté de mélancolie. Le vent l'accompagnait, les arbres applaudissaient en battant des branches et en remuant leur feuillage; un vol d'hiboux et de chouettes décrivaient des courbes magnifiques dans le ciel de jade. Plusieurs bruits de la forêt donnaient un cotès mystérieux à la musique, tantôt crescendo, tantôt allegro... Il répandait à travers les notes une douce chaleur qui résistait au vent glacial de Septembre qui lui même semblait s'adoucir. O, Zéphyr, le vent, qui colportait toutes les nuances du son dans les entrailles de Poudlard, aux confins de la forêt, dans les profondeurs du lac....
Ainsi, et il se complaisait à imaginer, il voyait dans sa tête les élèves chantonnait dans leur sommeil, inconscient de la beauté de leur voix... Il voyait des loups se réjouir de cette chanson l'accompagnant de leur beau crie perçant... Et certainement, le plus beau, il voyait les sirènes laissait échappé de leur fine bouche de petites mélopée sous marine qui sortait du lac dans une écume cristalline.
Il entrouvrit sa cape, détachant ses attaches, laissant apparaître un T-shirt, sur lequel un coeur enserrait ces mots "Les bizzar Sisters". Il passa une main dans ses cheveux, et joua encore une fois, une dernière fois...

Un vent de folie souffle...

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